Flash sur le passé
La Verrerie de BEAUBRAY (1637 - 1800)

Les premiers fondateurs de la verrerie furent Mme de BARNIOLLE et Jean Baptiste de POSTEL, Vicomte de CONCHES

conches(*)

en 1637, par la suite ils s'associèrent avec le curé de VIEILLE près de BEAUMONT LE ROGER, pour fabriquer le cristal et le verre en plats.

(Le chemin reliant les verreries de Beaubray et de Beaumont le Roger existe toujours, au lieu-dit de la Verrerie à Beaubray)

M. de BARNIOLLE fut inhumé dans l'église de Beaubray le 3 janvier 1649. Les archives mentionnent les familles des gentishommes verriers suivantes, entre 1653 et 1685 : Les Le VAILLANT, De CAQUERAY, De BROSSARD.

Le 24 août 1665 Godefroy de Caqueray était tenu sur les fonts de baptême à Beaubray par son Altesse Godefroy Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, Comte d'Evreux et par Marie-Anne de Manciny son épouse, nièce du Cardinal Mazarin.

En 1678, la Verrerie était administrée par Gilles de Linardières, époux de Louise De Caqueray.

En 1771, le 12 août, eu lieu la bébédiction de la nouvelle verrerie par M. EMANGEARD, curé de Beaubray. La nouvelle halle de la Verrerie était terminée à cette date, (elle existe toujours en partie à la ferme du Coudray).

La fabrication portait sur des bouteilles, des carafons et le verre en plats. De mai 1784 à août de la même année, 80.000 bouteilles furent fabriquées. Le four fonctionnait avec 26 ouvriers à savoir :
Un maître tiseur, un sous tiseur, un petit valet, un fouet, un tiseur de fonte, un tiseur de journée, trois calciniers, deux ferrotiers, deux tiseurs de relais, quatre bouteilliers, quatre paraisonniers, quatre gamins et un porteur de bouteilles.

Le verre consommait 120 barils de charrée (cendres lavées) et quatre barils de soude de varech tous les deux jours.

Par acte du 7 avril 1771, M. le Duc de Bouillon se faisait obligation de faire délivrer annuellement, par les officiers de sa maîtrise, dans la forêt de Beaubray, cinq mille cordes de billettes, douze cents cordes de belons, gros bois et vingt quatre corde de bois propre à faire des paniers de verre.

L'atelier noble d'une verrerie en activité, dès le commencement d'une réveillée (saison), se composait de huit gentilshonnes à savoir : deux cueilleurs, trois bossiers et trois ouvriers, plus un enfant de dix à quatorze ans qui venait effectuer gratuitement son apprentissage.

(La suite)

(*) Photo provenant du site: http://france.mediasys.fr:8060/

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 Les gentilshommes verriers s'engageaient par écrit, pour la saison entière, moyennant des appointements convenus. Ils avaient droit au logement, à la nourriture, à la table du maître de verrerie, au blanchissage de leur linge, à la nourriture de leur cheval et de leur chien, soignés par les domestiques de la maison

Le travail ne durait pas moins de douze heures par jour, le déjeuner et le dîner étaient très copieux, le cidre et le pain étaient toujours à discrétion. La suspension du travail ne durait pas une heure et chacun reprenait son poste.

La journée terminée, chacun endossait une tenue convenable pour souper avec la dame de maison. Le souper, encore plus copieux que les autres repas, était suivi d'une veillée très gaie, entrecoupée de joyeux refrains.

Le costume de gentilhomme pendant le travail consistait seulement en une chemise sans caleçon qui descendait un peu en dessous du genou et une demi-chemise ayant une large manche qui enveloppait la main. De grosses sandales aux pieds, dont on pouvait facilement se débarrasser quand tombaient des parcelles de verre brûlant. Un écran mobile, garni de toile sur la tête pour se protéger de la chaleur à l'ouverture du four.

La rétribution annuelle d'un gentilhomme verrier était en moyenne de mille cinq cent livres.

Les privilèges dont jouissaient les quatres familles verrières de Normandie étaient très importants, mais comportaient des inconvénients comme on le verra par la suite.

Ils avaient droit au port de l'épée, aux chapeaux brodés réservés à la noblesse, au même rang que les seigneurs du lieu, dans les églises et les assemblées, au droit de chasse dans les forêts domaniales, par contre, il leurs était interdit de quitter le royaume pour exercer leur talent à l'étranger.

Le prix des produits verriers étant fixé arbitrairement par le Roi, M. Le Vaillant de Plémont et son frère M. Le Vaillant de Beaubray, quittèrent les verreries de Beaubray et de Beaumont le Roger, pour établir une verrerie dans les Flandres le 19 août 1781, ils furent arrêtés le 11 août 1781 aux environs d'Arras. Leur famille fut assignée à résidence. M. Le Vaillant de Plémont fut transféré dans les geôles du Mont St Michel pour une longue période. Le Mont St Michel

Son frère purgeat une peine identique dans la prison d'Arras.

Pour des raisons économiques, l'activité de la Verrerie cessa vers 1800. A partir de cette période, le chiffre de population de la commune diminua de façon sensible, car la totalité des ouvriers employés de façon directe ou indirecte passait le chiffre de deux cents.

En dehors de la verrerie, la forêt était génératrice de nombreux métiers du bois et renfermait dans son sol de nombreuses mines de fer.

© 1997-1998-1999 JM Schock/A DUBOSC

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