UN VILLAGE AU FIL DU TEMPS
d'après les recherches de André Dubosc
Nom de domaine gallo-romain (balbaracum ou balbaricus- 1025)
formé avec le nom d'homme Balbarus, variante probable du nom Barbarus
Baubéré = fouage (1464)
Baubray (1800)
Mémoires et notes d'Auguste Le Prevost (1862)
Baubray est appelé dans les pouillés d'Evreux "B.M. de Bauberaya" etymologie :
réunion des deux mots celtiques BALI et BRAI dont le sens serait allée boueuse ou
fangeuse .
La présence de mirerai de fer abondant, attestée par le nom de l'un des principaux
hameaux ( les miniéres) vient à l'appui de cette étymologie, puisqu'elle laisse nous
autoriser à supposer que le territoire doit renfermer des argiles glaiseuses dans
lesquelles reposent toujours les mines de fer limoneuses de nos contrées
Beaubray (?)
La commune a conservé l'implantation des anciennes paroisses.
Sa surface totale est de 1.526 hectares dont près de 900 en surface boisée. La composition du sol est l'argile à silex, lui-même riche en minerai de fer recouvert d'une mince couche fertile.
Dans sa partie forestière, elle est traversée du sud au nord par la rivière souterraine du Lesme, prenant naissance dans le département de l'orne, et dont la résurgence prend le nom de Rouloir à Conches en Ouche.
Le village est sillonné de 23 km de chemins vicinaux et fait plus rare, de 15 km de chemins ruraux dans sa partie forestière (bon nombre de communes rurales ont vendu leurs chemins ruraux: problème d'entretien, intérêt des propriétaires forestiers qui peuvent alors interdire l'accès...[ndlr]).
Il est limité dans la partie sud par l'ancienne voie romaine Houdan, le Sap, dite chemin de Paris, au sud-ouest par le chemin de Brêche à la poule, à l'ouest par les lignes de chasse dites lignes Védie et du Clos-Doré, au nord par la ligne de chasse de la Nouette, au nord-est par le chemin du Marteau, à l'est par les chemins de Cissey et de la Sente au loup.
C'est bien entendu une commune à vocation agricole partagée d'une part, dans la plaine entre la culture des céréales et l'élevage, d'autre part, dans sa partie boisée, par l'exploitation forestière.
Dans les siècles passés, les exploitations agricoles étaient très morcelées, mais actuellement après le remembrement des parcelles et le machinisme croissant, le nombre d'exploitations n'est plus que de 7 pour la plaine de Beaubray. La superficie exploitée est de 602 hectares.
La forêt dans le passé avait la faculté de subvenir aux besoins de toute la population. Son exploitation s'est profondément modifiée, pour se présenter actuellement sous la forme de plantations planifiées en croissance rapide. La superficie exploitable est de 892 hectares.
Quant au petit commerce et l'artisanat très actifs au début du siècle, ils ont pratiquement disparu (5 patentés actuellement).
D'abord possession de l'abbaye de Jumièges, ensuite de l'abbaye de Conches en 1102.
En 1221, Guillaume de MINERIIS(Miniéres) est reconnu par Robert de
Courtenai comme sénéchal fieffé de Conches, et devait jouir, comme ses ancêtres des
droits atachés à cette fonction, tels que l'exemption du droit de vinage, le pâturage
de 120 porcs dans la foret, un sanglier et un cerf par an, le bois nécessaire à
l'entretien et à la consommation de ses moulins de GRENIEUSEVILLE. Il est cédé à
Guillaume de Mineriis en outre le patronage des églises de Berville, Corland (collandres)
Romilli, Housseye et Saint Albin ( St aubin sur risle), la haie de Romilli, et le fonds de
terre, avec la faculté de défrichement, mais sans pouvoir en disposer pour les gens de
mainmorte. Robert de Courtenai se reserve la chasse et un hêtre à prendre une fois par
an , il reçut de guillaume en reconaissance de ces confirmations et donations 80 livres
tournois.
En 1234, autre charte identique mais confirmant que Guillaume peut disposer à son bon
plaisir de la haie de romilly et de ce qu'il posséde de bois dans la mouvance de conches.
Par la suite, on retrouve l'hermitage de Beaubray entre les mains de Robinet le Bœuf, maître d'hôtel de Louis XI en 1475.
Sa fille, mariée au seigneur d'Orchey, en hérita en 1504. Le seigneur Jacques d'Achey vendit ses propriétés de Beaubray à Thomas Postel, décédé en 1519, et dont on a retrouvé une partie du tombeau servant de dallage dans l'église.
De Postel possède toujours des terres sur la commune depuis près de 6 siècles, et un château de cette famille, au lieudit Les Minières, a disparu dans un incendie. Un second, au lieudit Le Colombier, est toujours en état.
Jean-Baptiste de Postel, en 1638, s'associa avec les familles des gentilshommes verriers de Normandie (De Caqueray, Le Vaillant) pour construire une verrerie à Beaubray. Elle devait disparaître après des fortunes diverses qu'en 1880.
On doit aux gentilshommes verriers, Adrien et Nicolas de Caqueray, la construction de la Chapelle attenante au chœur de l'église de Beaubray (qui date du 15è siècle), seules 2 pierres tumulaires sont encore visibles. L'acte de création de cette chapelle est du 11 février 1672.
Une seconde chapelle de la famille de Postel se trouve à la ferme des Minières.
A Beaubray se trouvait le siège de la sergenterie des 5 paroisses.
L'importance de ce village était grande, car le Roi François 1er autorisa, par lettre de confirmation, la construction d'une halle aux marchés.
La partie forestière de la commune (voir "La forêt de Beaubray, son histoire, ses mystères") était à l'origine dans le domaine des Ducs de Normandie de 911 à 1204, ensuite à Robert de Courtenay, puis à la famille d'Artois. Elle revint alors dans le patrimoine Royal jusqu'en 1651, date à laquelle le Roi Louis XIV échangea le Comté d'Evreux contre la Principauté de Sedan avec Maurice de Latour d'Auvergne, Duc de Bouillon.
Après la révolution de 1789 (voir "Les Maires depuis la révolution") la forêt revient dans le domaine de l'état. A la Restauration, les héritiers des familles émigrées, la famille de Rohan est rétablie dans ses possessions. Antoinette de Rohan vendit le massif forestier en 1825 au maître de Forge, Martin Duval et au Comte Roy.
Dans le centre de la forêt serpente le chemin des Processions qui rejoignait les différents lieux de pèlerinage.
Les pierres Chaumont, grès de grande taille, qu'un géant aurait ôtées de son sabot sur le rebord du Lesme.
La croix Franchet, la croix Roquelle, sont des rappels de drames des siècles passés.
La Sente au loup, la Fieffe au loup, attestent la présence de cet animal dans la forêt jusqu'à la moitié du 19è siècle.
A l'intersection de la Vallée du Lesme et de la route de Beaubray à Sainte Marguerite de l'Autel, se trouvait le magnifique hêtre (pain de sucre) détruit par la sécheresse de 1976
La Fieffe du Parc, la Fieffe Bernée, la Fieffe Leblond, la rue Long le Bois (déformation de Long-Boël), rappellent la forme de culture par essartage en usage au moyen âge.
Elle était de 1.500 habitants au 17è siècle!
De 750 au 18è;
De 450 au 19è;
Et pour plus précisions ci-dessous extrait du Dictionnaire des communes de l'eure par
Caresme et Charpillon
"Beaubray en 1868"
Canton de Conches, 175 m d'altitude, sol : diluvium; 438 habitants, 1526 ha, 4
contribuables(6207 f en principal) recette budgetaire ordinaire en 1867: 2717 F ,
perception du Fresne, poste à Conches, recette des contributions indirectes à Breteuil,
présbytére, école mixte de 41 enfants, maison d'école, 6 permis de chasse, 3 débits
de boissons , agriculture : céréales, chanvre, bois, 2500 arbres à cidre, industrie: 4
fabriques de sabots,16 patentés".
Et de 286 habitants au 01.04.1997 (auxquels il faut ajouter 120 habitants de résidences secondaires), dont :
Enfants de moins de 10 ans : 56
Etudiants : 38
Salariés : 112
Artisans : 3
Agriculteurs : 7
Négociant : 1
Restauration : 1
Retraités : 34
Sans emploi : 20
92 habitations principales et 30 résidences secondaires.
